En mars dernier, l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et NEOMA signaient un partenariat pour 5 ans. Cette convention se concrétisera à la rentrée 2021 : plusieurs étudiants en 3^e année du Programme Grande Ecole de NEOMA se spécialiseront en géopolitique appliquée aux organisations. Christine Aubrée, directrice des formations de l’IRIS, détaille le contenu de ce cursus.

L’IRIS et NEOMA ont sélectionné plusieurs étudiants pour la rentrée 2021. Quel est le point commun des candidats retenus ?

Il faut être passionné par le côté international des carrières. Tout le monde peut s’intéresser à l’actualité internationale, mais tout le monde n’est pas obligé de vouloir en faire son métier. Quand on rentre chez nous, c’est indispensable. Il faut avoir cette envie de s’expatrier ou de travailler dans une organisation, ONG, entreprises, qui aura besoin de cette capacité d’analyse de contextes internationaux et complexes.

Certaines entreprises françaises, par exemple, travaillent avec des produits ou des matières premières que l’on trouve à l’étranger, et que l’on doit importer. A chaque moment, elles sont confrontées à des problématiques et des enjeux internationaux avec des risques pour les personnes et les activités. On le sait aujourd’hui, sans connaissance en géopolitique, et sans compétence d’analyse des situations internationales, on ne va pas très loin. A l’IRIS Sup, on acquiert ces savoirs et on développe ses capacités d’analyse. 

Quand les étudiants de NEOMA décident de suivre une formation à l’IRIS Sup, à quelles carrières se destinent-ils ?

Nos étudiants suivent deux types de trajectoires professionnelles. Soit ils seront analystes en stratégie internationale. Dans ce cas, ils ont le choix entre l’un de nos 3 parcours : géopolitique et prospective ; défense, sécurité et gestion de crise ; géoéconomie, gestion des risques et responsabilité de l’entreprise.

Soit ils seront managers de programmes internationaux dans le secteur humanitaire et développement. Ils seront capables d’analyser des terrains complexes, de concevoir des projets de solidarité internationale de A à Z, de coordonner et animer une équipe projet et de gérer des relations avec des partenaires.

NEOMA est la seule Business School partenaire de ce parcours « Manager de programmes internationaux – Humanitaire et Développement ». En quoi se distingue-t-il ?

Cette formation associe l’expertise en analyse stratégique et géopolitique de l’IRIS et l’expérience d’ONG et d’acteurs reconnus de la solidarité internationale. Elle développe les connaissances et compétences au cœur du métier de manager humanitaire.

Comment s’acquièrent ces compétences spécifiques ?

Nous nous appuyons sur de nombreuses mises en situation et c’est l’une des particularités de notre pédagogie. Les étudiants, futurs managers de programmes internationaux, travaillent par exemple pendant 8 mois sur un projet soumis par un acteur de la solidarité internationale.  A la rentrée, nous organisons un speed dating avec les organisations qui viennent se présenter, exposer un enjeu. Les étudiants choisissent l’un d’entre eux, ils se mettent en groupe pour monter un projet, et à la fin de l’année le soumettre à des bailleurs de fonds en présence des tuteurs des ONG et acteurs de la solidarité internationale partenaires de la formation et de l’équipe pédagogique, tous professionnels du secteur. A ce jury d’évaluer si le projet leur parait crédible, s’il le financerait ou pas. Les étudiants ne sont pas notés de manière scolaire.

Quelles sont les thématiques sur lesquelles travaillent les étudiants au cours de ce projet ?

Toutes les thématiques peuvent êtes abordées (santé, environnement, droits humains, etc.). Ce sont des projets importants qui s’étalent sur plusieurs années. Il faut analyser le contexte, les acteurs, les partenaires… identifier les freins aux changements, imaginer des solutions innovantes, les tester, les budgéter. Quelques exemples parmi les 16 enjeux sur lesquels ont travaillé les étudiants en 2020-21: ACCESS – Accompagnement de trois Centres Communautaires en Santé Sexuelle et prise en charge auprès de populations vulnérables dans le bassin méditerranéen ; HONKO – préservation des mangroves de Madagascar et développement local intégré ; Renforcer les cadres législatifs et règlementaires pour assurer le respect, la protection et la réalisation des droits humains face à la digitalisation, au traitement automatisé des données et aux nouvelles technologies – renforcer l’expertise et la pertinence d’une ONG en la matière ; Définir et Proposer une stratégie d’intervention en Santé Scolaire d’une ONG.

C’est un enseignement extrêmement concret. D’ailleurs, tous les intervenants de l’IRIS Sup sont des professionnels. C’est important pour l’école. 

Pour cette formation, comme pour toutes les autres, tous les intervenants sont des professionnels reconnus dans leur secteur qui transmettent ce qu’ils exercent au quotidien. Ils sont recrutés pour leur expertise, leur expérience, leur carnet d’adresses. Cette diversité crée les conditions de belles rencontres.