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Le Monde de NEOMA

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Jean-Paul Agon, Thomas Gomart, Thierry Guibert, Jean-François Julliard, Michel-Edouard Leclerc… autant d’invités prestigieux reçus cette année sur les campus de NEOMA à l’occasion des conférences dédiées aux Humanités. Retour sur l’exceptionnel cycle 2019-2020.


C’est Michel-Edouard Leclerc lui-même qui a impulsé ce cycle de conférences il y a deux ans. Titulaire d’un doctorat en sciences économiques, d’une maîtrise en philosophie et en sciences politiques, il accorde en effet beaucoup d’importance aux sciences humaines et à l’objet social des organisations : « Je suis convaincu que l’entreprise doit exister et se développer en lien avec la société dans laquelle elle évolue. Mais encore doit-elle se vouloir ainsi et c’est bien l’enjeu assigné aux futures générations de managers » explique le Président de NEOMA. « Il s’agit pour NEOMA de faire écho au débat sur l’utilité sociale des entreprises qui a été stimulé par la publication du rapport Notat-Senard en 2018. Ces questions, plus que jamais d’actualité dans le contexte actuel, constituent un enjeu intellectuel et collectif majeur pour les années à venir ».

Ce cycle de conférences vient en complémentarité de cours fondamentaux consacrés aux Humanités. Dispensés à l’ensemble des étudiants de première année du Programme Grande Ecole, ces cours s’appuient sur les sciences humaines comme la sociologie, la psychologie, l’ethnographie… Organisées sur un campus et retransmises en direct sur l’autre campus, les conférences viennent enrichir les notions vues en salle de classe grâce à la vision de plusieurs personnalités de premier plan.

« Nous invitons de grandes figures du monde économique, des dirigeants d’entreprises et d’ONG,et des spécialistes reconnus pour leur expertise, afin de débattre des grands sujets qui traversent notre société » indique Delphine Manceau, Directrice générale. L’objectif est de faire réfléchir les étudiants sur l’utilité sociale des entreprises et sur le rôle qu’ils exerceront dans la société en tant que futurs dirigeants et managers. « En accueillant sur nos campus ces personnalités aux convictions affirmées, nous souhaitons aller plus loin. Notre objectif est que nous puissions échanger avec eux sur la place des entreprises, startups, ONG et associations, dans les mutations politiques, culturelles, environnementales et sociétales des prochaines années ».

Des invités prestigieux et engagés

C’est Jean-Paul Agon, PDG de L'Oréal, qui inaugurait en septembre dernier cette deuxième saison. Les étudiants du campus de Reims ne s’y sont pas trompés, le Grand Amphi était bondé pour l’occasion.

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Tout au long de la conférence, animée par deux étudiants, le dirigeant de la multinationale n’a eu de cesse d’illustrer son engagement à faire de L’Oréal une entreprise exemplaire en matière de RSE : « Quand j’ai pris la tête de l’entreprise il y a plus de 10 ans, au-delà de la performance financière, je voulais renforcer sa performance sociétale et durable. J’étais convaincu que cet aspect deviendrait prépondérant. La mobilisation, l’envie et l’innovation qui accompagnent ces actions sont les plus grands générateurs de développement ».

Une analyse partagée par Thierry Guibert, DG du Groupe Maus Frères (Lacoste, Gant, Aigle, Tecnifibre, The Kooples), diplômé de NEOMA et Président de NEOMA Alumni : « La RSE peut représenter un levier de non-performance si l’entreprise ne respecte pas un devoir de transparence vis-à-vis du client. Au sein du Groupe que je dirige, nous ne saupoudrons pas la RSE. Au contraire, nous l’ancrons au sein même de la mission de nos marques ».

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Sur le campus de Rouen, les convictions de Jean-François Julliard, DG de l’ONG Greenpeace France, font également rimer transition écologique et action sociale : « Notre priorité absolue est d’inventer un monde sans énergies fossiles. Pour cela, Greenpeace essaye d’être une organisation qui articule les dimensions sociales et écologiques car nous ne portons pas de mesures qui seraient favorables à une dimension mais défavorables à l’autre ».

L’occasion de débattre des nouveaux défis sociétaux

Pour les étudiants, ces rencontres représentent une formidable opportunité d’enrichir leur vision et de débattre avec les conférenciers. Quand Michel-Edouard Leclerc s’est lui-même prêté à l’exercice en tant que dirigeant des Centres E.Leclerc, les échanges ont été riches sur l’avenir des combats environnementaux et sociétaux. Gaspillage alimentaire, réduction des plastiques, égalité femme-homme… les questions ont fusé, sans filtre et avec la spontanéité qui caractérise cette génération.

Avec Thomas Gomart, Directeur de l'Institut français des relations internationales (IFRI), les nombreuses questions des étudiants portaient davantage sur les relations économiques et politiques internationales. L’historien a alors profité de l’occasion pour aborder, avec un grand souci de pédagogie, des sujets transversaux comme l’énergie, les zones maritimes, le climat, les sanctions économiques ou le retour de nouvelles conflictualités.

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Quant à Jean-Paul Agon, les étudiants voulaient savoir pourquoi L’Oréal ne médiatisait pas plus largement ses engagements auprès de ses cibles externes. « Nous ne cherchons pas forcément à communiquer sur le sujet, et ce d’autant plus qu’il y a toujours le risque que ce soit perçu comme du green washing. Je dirais tout simplement que nous sommes plus dans l’action que dans la communication » leur répondait-il, amusé.

Un moment privilégié pour partager des conseils

Souvent, les étudiants nourrissent une forte attente de conseils de la part des invités. « Gardez à l’esprit que la performance n’est pas antinomique de respect et d’humilité et donnez du sens à vos équipes », répondait sans hésitation Thierry Guibert lors de son passage à Reims.

Pour Jean-François Julliard, l’exercice fût plus complexe. « C'est difficile de vous donner des conseils. Votre génération est certainement la plus consciente des enjeux climatiques, et c’est celle qui va essayer de réformer le système de l’intérieur. Vous allez intégrer des entreprises qui vont devoir travailler différemment. Il faudra inventer d’autres choses. Vous devrez gérer des injonctions contradictoires, il faudra avoir la capacité de les affronter sans avoir peur ».

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Lors de son intervention à Rouen, Michel-Edouard Leclerc n’échappe pas à ce moment tant attendu des étudiants, même si donner des conseils n’est pas trop son genre. Il leur demande quand même de conserver leur âme d’entrepreneur, leur capacité à oser des points de vue différents, leur énergie à faire bouger les lignes sur ces futurs challenges.
« Grâce à ces prestigieux invités, nous avons pu, de nouveau cette année, réfléchir au rôle que les étudiants joueront demain dans la société, aux responsabilités sociétales qui seront les leurs » conclut Delphine Manceau. « Plus que jamais, nous voulons donner aux étudiants toutes les clés pour qu’ils s’emparent de ces questions, qui constituent un enjeu collectif majeur pour les années à venir. Nous avons désormais hâte d’ouvrir la prochaine saison ».

Programme 2020-2021 : plusieurs invités exceptionnels annoncés

Même si les conférences devraient débuter un peu plus tardivement à cause des conditions sanitaires actuelles, NEOMA confirme déjà plusieurs personnalités pour l’année prochaine :
Rony Brauman, Médecin - Ancien Président de Médecins sans Frontières
Henri Giscard d’Estaing, Président du Club Med
Jean-Baptiste Santoul, PDG de Ferrero en France, diplômé NEOMA
Jean-Marc Gallot, PDG chez Veuve Clicquot Ponsardin, diplômé NEOMA

Quant à Jean-Paul Agon, PDG de L’Oréal, il reviendra à NEOMA mais pour aller à la rencontre des étudiants de Rouen cette année.
Pour mémoire, en 2018-2019, l’Ecole avait accueilli Emmanuel Faber, PDG de Danone, Louis GALLOIS, Président du Conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën et Pr. Bruno DUBOIS, Directeur de l’Institut de la Mémoire et de la Maladie d’Alzheimer